[ [ [ LETTRE À MONSIEUR ÉRIC BESSON - Yannis Lehuédé

Aujourd’hui un ami s’en va, un ami que je ne reverrai sans doute pas.

Lorsque vous ferez le compte, monsieur le ministre, de ceux que vous aurez
humiliés, renvoyés, que vous vanterez votre triste bilan d’hommes de femmes d’enfants pourchassés,arrêtés, menottés, effrayés et estampillés « pas bon pour la France », quand vous débattrez sur les plateaux télés de la nécessité d’appliquer des lois que vous dîtes républicaines, j’entendrai la voix de mon ami chanter « Liberté, Liberté », et je me demanderai combien de temps encore nous devrons supporter que vous sépariez des familles, des amis, des amants, que vous décidiez qui nous devons aimer, inviter, accepter ou tout simplement côtoyer.

Car vous ne concevez la vie ici que méritée.

Enfin n’oubliez pas qu’en face de chaque chiffre de votre sinistre comptabilité il y a un nom un prénom une vie et si cela ne vous concernait pas je saurai bien moi y trouver Abdelghani

un ami qui aujourd’hui est parti contre son gré.

Le vide qu’il va laisser, à nous qu’un défaut de papier n’a ni effrayé ni rebuté, JAMAIS, monsieur le ministre, vous ne pourrez le JUSTIFIER.

Monsieur le ministre,

Aujourd’hui un ami s’en va, un ami que je ne reverrai sans doute pas.

Lorsque vous ferez le compte, monsieur le ministre, de ceux que vous aurez
humiliés, renvoyés, que vous vanterez votre triste bilan d’hommes de femmes d’enfants pourchassés,arrêtés, menottés, effrayés et estampillés « pas bon pour la France », quand vous débattrez sur les plateaux télés de la nécessité d’appliquer des lois que vous dîtes républicaines, j’entendrai la voix de mon ami chanter « Liberté, Liberté », et je me demanderai combien de temps encore nous devrons supporter que vous sépariez des familles, des amis, des amants, que vous décidiez qui nous devons aimer, inviter, accepter ou tout simplement côtoyer.

Car vous ne concevez la vie ici que méritée.

Enfin n’oubliez pas qu’en face de chaque chiffre de votre sinistre comptabilité il y a un nom un prénom une vie et si cela ne vous concernait pas je saurai bien moi y trouver Abdelghani

un ami qui aujourd’hui est parti contre son gré.

Le vide qu’il va laisser, à nous qu’un défaut de papier n’a ni effrayé ni rebuté, JAMAIS, monsieur le ministre, vous ne pourrez le JUSTIFIER.

Paris le 7 mars 2009

Sylviane B.

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