[ [ [ "Suicide" à Vincennes - Yannis Lehuédé

Le rassemblement appelé samedi soir devant le centre de rétention de Vincennes n’aura réuni qu’un centaine de personnes. La police a bloqué tous les accès, repoussant les manifestants vers la gare de Joinville-le-Pont. Un nouveau rassemblement est appelé pour dimanche à 15 heures.

Un Tunisien de 41 ans est décédé samedi en fin d’après-midi au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes a-t-on appris de source concordantes, alors que selon certains retenus des incidents ont éclaté ce que la préfecture de police a formellement démenti.

Selon la préfecture de police (PP), qui a confirmé le décès, ce ressortissant tunisien était "sous le coup d’une interdiction définitive du territoire français décidée par un arrêt de la cour d’appel de Paris".

Un premier examen médical n’a décelé "aucune trace suspecte sur le corps" a-t-on indiqué de même source.

La 2e division de police judiciaire (2e DPJ) a été chargée de l’enquête.

Le député Jean-Pierre Brard (app PC) s’est rendu sur place où il a été informé du décès, alors que des personnes retenues qui avaient alerté l’AFP ont fait état d’incidents une fois que la nouvelle s’est répandue dans le centre.

Un retenu joint par téléphone par l’AFP a expliqué qu’une personne était allée "dans sa chambre pour faire une sieste. Son ami s’est rendu compte qu’il ne respirait plus et les infirmières ont dit qu’il était mort."

Deux à quatre voitures de pompiers se trouveraient dans le centre de rétention, ainsi que des renforts de CRS.

Le flou autour de cette mort

Un autre retenu du CRA 1 a entendu dire qu’un homme était mort au CRA 2. Ce retenu a vu dans la cour du CRA 2 des pompiers, le Samu et des renforts de police. Il a aussi senti l’odeur de gaz lacrymogènes, qui auraient été répandus pour dispersés les retenus du CRA 2 qui s’enquéraient de l’état de santé de cette personne.

Un témoin, qui a requis l’anonymat et qui se trouvait à l’extérieur du CRA, s’est vu interdire l’accès pour rendre visite à un retenu.
Début d’émeute

Vers 17h30, il a vu un véhicule du Samu entrer dans le centre et des policiers se positionner dans les rues alentour.

Il a fait état d’un "début d’émeute" dans le CRA avec dispersion de gaz lacrymogènes.

Selon un autre retenu, qui a souhaité garder l’anonymat, il y aurait eu des bousculades et plusieurs retenus auraient vomi à cause des gaz lacrymogènes.

Une représentante du Réseau Education Sans Frontières, Florence Ostier, a évoqué auprès de l’AFP le témoignage d’un retenu: "à 16h10, samedi, on appris qu’un gars, après avoir pris son repas est allé dans sa chambre et s’est trouvé mal. On a fait venir les policiers, le Samu, il est mort. Il y a du grabuge dans le centre", lui a-t-il raconté.

"La préfecture de police de Paris (PP) dément qu’à l’annonce du décès des incidents aient éclaté à l’intérieur du centre. Les retenus ont simplement voulu connaître la situation", a-t-elle déclaré à l’AFP.

Selon Mme Ostier, vendredi, toujours selon sa source, trois personnes se seraient trouvées mal et auraient été hospitalisées pour une raison indéterminée, sans que l’on dispose samedi de nouvelles à leur sujet. Ces informations qui n’ont pas été confirmées officiellement.

[Source : 20 minutes]

Le flou autour de cette mort

Cette expression – employée en intertitre dans cet article de 20 minutes – semble s’imposer. De quoi est mort ce sans-papiers tunisien dont on ne connait pas encore le nom ? Une autopsie est annoncée. Il est à craindre que le caractère ultra-politique de ce décès colore d’ores et déjà les informations que l’on reçoit. Et rien n’indique que cela puisse changer dans les jours à venir.

Les premières informations diffusées faisaient état d’un suicide. On parle maintenant d’un arrêt cardiaque qui se serait produit paisiblement pendant le sommeil de cet homme de 41 ans...

Trois autres détenus du centre de Vincennes auraient été hospitalisées dans la même séquence de temps, "pour une raison indeterminée". Encore le flou. Il y aurait eu un important déploiement de pompiers et de Samu. Peut-il s’agir d’une tentative de suicide collectif ? Ou d’une intervention policière qui aurait dépassé les bornes au point de faire quatre victimes dont un mort ? En l’absence d’informations précises toutes les spéculations sont permises.

C’est en tout cas un scandale de plus que dans ces zones de non-droit que sont les camps pour étrangers on soit volé y compris de sa mort. QSP

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