[ [ [ Après les papiers... le logement ! - Yannis Lehuédé

Après avoir obtenu des papiers, ce qui, en ces temps "sarkorteufiens" n’est pas un mince affaire, se pose le problème du logement...

La France compte plus de 3 millions de personnes sans logement, ou mal logées. Près de 86.000 sont sans domicile fixe, 780.000 vivent dans un habitat précaire, 610.000 en situation de surpeuplement, 100.000 sont dans des campings. A Paris, en 2005, 3 incendies de bâtiments vétustes, ont fait plus de 50 morts. 1,3 million de ménages attendent un logement social.

Les prix de l’immobilier, et donc des loyers, atteignent des niveaux records, incompatibles avec les ressources de beaucoup.

Les expulsions locatives ne cessent d’augmenter.

Le manque de logements accessibles à tous est l’un des problèmes majeurs de notre société.

C’est dans ce contexte que l’AACSP (Association des Amis du Collectif des Sans papiers du 18ème ) a demandé à François de filmer plusieurs familles qui désiraient témoigner des difficultés qu’elles rencontrent pour se loger. Pour encore une fois sonner l’alerte et tenter de mobiliser.

Ci-dessous le témoignage bouleversant d’une famille qui malgré les difficultés rencontrées garde espoir.

Adibou DIABY. Famille 118.03.05.0118881 :

Une famille, des enfants scolarisés, un travail, une demande de logement social déposée en 2001... et un dossier toujours en attente.

Alors que deux décisions rendues publiques ce jeudi 5 juin à Strasbourg par le Conseil de l’Europe dénoncent l’"insuffisance manifeste" de l’offre de logements sociaux en France, la mobilisation pour exiger la mise en place d’une politique de logement ambitieuse est plus que jamais d’actualité.

Le journal Le Monde[05/06/08] rappelle que c’est "la première fois que de tels constats de violation de la Charte des droits sociaux en matière de logement sont rendus par ce Comité. Il a jugé que la France violait plusieurs dispositions de la charte, notamment celles concernant les procédures d’expulsion et leur mise en œuvre, l’offre insuffisante de logements à un coût accessible pour les plus pauvres, les modalités d’attribution des logements sociaux, manquant "d’équité et de transparence", le faible nombre d’aires d’accueil pour les gens du voyage et la construction insuffisantes de logements sociaux."

Christine Boutin minimise cette décision et n’a pas honte de se féliciter de la politique qu’elle a jusque là engagée...

Sur fond de paupérisation des personnes les plus vulnérables et alors que l’inflation, inversement au pouvoir d’achat, est au plus haut, le "mal-logement" reste l’un des fléaux inhérent à notre organisation sociale qu’il nous faut combattre jusqu’à ce que soit mise en œuvre une politique répondant aux attentes des milliers de personnes mal logées, quand elles ne sont pas tout simplement sans logement.

L’État est le garant du droit au logement.

Il nous faut donc exiger un immense effort de production de logements, et surtout de logements sociaux. De logements sociaux intégrés au cœur des communes et des agglomérations.

Rappelons quelques chiffres (2001, mais la situation ne s’est pas améliorée) :

  • 1,6 millions de personnes vivent dans des logements sans douche, WC ou les deux ;
  • 1 million de personnes sont logées en situation de surpeuplement accentué ;
  • 550 000 personnes, dont 50 000 enfants, vivent dans des hôtels, des meublés ou sous-locataires ;
  • parmi les locataires, 300 000 ménages sont en situation d’impayés de loyers dont deux tiers dans le parc social, soit environ 1 million de personnes ;
  • 86 000 personnes "sans domicile".
Mots-clés
Archives