[ [ [ La police rafle, l’ANAEM déporte, l’État fait du chiffre - Yannis Lehuédé

Des soutiens aux habitants roumains et bulgares des
bidonvilles de la région parisienne occupent ce jour, vendredi
26 octobre, les bureaux de l’ANAEM–Paris Nord.
Par leur présence dans ces lieux ils souhaitent dénoncer
publiquement le rôle que joue aujourd’hui l’Agence
Nationale d’Accueil des Étrangers et des Migrations
(ANAEM) dans de nouveaux processus d’expulsions des
populations roumaines et bulgares.

Par leur présence dans ces lieux ils souhaitent dénoncer
publiquement le rôle que joue aujourd’hui l’Agence
Nationale d’Accueil des Étrangers et des Migrations
(ANAEM) dans de nouveaux processus d’expulsions des
populations roumaines et bulgares.

Nous savons que depuis plusieurs années les Rroms de
Roumanie et de Bulgarie sont devenus de la chair à expulsion
pour l’État français et permettent ainsi au gouvernement
d’atteindre ses objectifs chiffrés de 25 000 expulsions
par an : ces populations ont représenté 25% des
expulsés de l’année 2006.

Depuis septembre 2007 de nouvelles pratiques d’expulsions
massives de ces populations se mettent en place,
l’ANAEM servant de caution humanitaire à l’État français
pour les justifier.

En effet à plusieurs reprises les habitants de bidonvilles de
Saint-Étienne (deux en septembre et une en octobre)
Bondy (26 septembre), Saint-Denis (10 octobre) ou
Pierrelaye (17 octobre) ont été évacués par la police de
leurs terrains, y abandonnant tous leurs effets personnels,
systématiquement détruits.

Ils ont ensuite été sommés de monter dans des cars spécialement
affrétés pour l’occasion, des OQTF (Obligation de
Quitter le Territoire Français) ne faisant aucun cas de leur
situation individuelle leur étant alors distribuées sans leur
laisser la possibilité d’exercer leur droit à un recours juridique
suspensif. Puis, sous la pression policière, ils ont été
« invités » à monter immédiatement dans les cars à destination
de leur pays d’origine dans le cadre des procédures
de retour humanitaire de l’ANAEM.

La manière dont l’État met en place ce « retour volontaire » (absence dans la majorité des cas de traducteurs,
« invitation » à accepter immédiatement le retour volontaire
sous la pression policière…) n’est qu’un simulacre.

Il s’agit bien ici d’expulsions collectives et massives (par
centaines à chaque fois) organisées par l’État sous couvert
de retour volontaire et humanitaire.

Archives