[ [ [ RAFLES AU MAROC - Yannis Lehuédé

Des rafles de grande ampleur ont à nouveau eu lieu au
Maroc dans la nuit du 25 au 26 octobre 2007, simultanément
à Rabat, dans un quartier habité par des
Subsahariens, et sur le campus de l’université d’Oujda,
à l’est du pays, près de la frontière algérienne, où
vivent de nombreux migrants.

Elles interviennent deux
jours après la visite de Nicolas Sarkozy au Maroc et
sont la suite d’une longue série. La précédente était
intervenue à Oujda, le 27 juillet, et on se rappelle la
grande rafle du 23 décembre 2006.

« Les forces de l’ordre ont effectué une descente sur le campus
d’Oujda ce matin très tôt, vers 4h30 » signale l’association
ABCDS. Elle rappelle que « cette opération vient deux
mois après la grande opération musclée du 27 juillet, visant le
délogement des subsahariens réfugiés sur le campus de l’université
d’Oujda ». L’ABCDS relève que cette nouvelle
rafle intervient « deux jours après la fin de la visite de
Sarkozy au Maroc ».

Le Collectif des Réfugiés au Maroc rappelle pour sa part
que les personnes ainsi raflées « sont sous la protection du
HCR/Rabat » et condamne « les violences policières commises
contre les réfugiés, demandeurs d’asile, et les migrants
subshariens au cours de cette rafle à Takkadoum ».
L’Association des réfugiés et demandeurs d’asile congolais
au Maroc, ARCOM dénonçait également, le matin
même, la rafle intervenue. « Deux bus pleins des dont un
est en route en ce moment vers Oujda plein de migrants et
demandeurs d’asile », précisait son communiqué.

« Pendant la rafle, il y a eu torture et des coups sur les demandeurs
d’asile et les réfugiés qui revendiquent la reconnaissance
de papiers du H.C.R. » dont ils sont titulaires. « Il y a un
cas d’un demandeur d’asile nigérien copieusement tabassé par
la police qui aura été amené à l’hôpital. » L’ARCOM
dénonce le fait que « ces actes frisent le racisme, dans la
mesure où au bureau du H.C.R de Rabat il y a pleins des
réfugiés libanais, irakiens, palestiniens et autres, mais quand
il y a rafle, il n’y que les subsaharienns qui sont arrêtés et
refoulés ».

[Source : migreurop]

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