[ [ [ Contre les centres de rétention - Yannis Lehuédé

Après deux années de sarkozysme et d’intensification de la répression contre les sans-papiers aussi bien en France que partout ailleurs en Europe, après deux ans d’intensification et d’approfondissement de la solidarité active envers les sans-papiers, dans les rues contre les rafles, aux abords des centres de rétention, au plus près des victimes de la politique raciste en œuvre, en recueillant leurs témoignages, un week-end de réflexion. (Et c’est aussi l’anniversaire de l’occupation de la Bourse du travail par la CSP 75.)

Des grèves de la faim aux incendies, de Steenokkerzeel en Belgique à Lampedusa en Italie en passant par Vincennes en France, les luttes et révoltes dans les centres de rétention en Europe se sont succédées en 2008 et 2009.

Elles témoignent de l’intolérable d’une politique européenne de l’immigration qui ne cesse de se durcir et produit l’enfermement de celles et ceux qui n’ont pas les « bons » papiers pour vivre dans les pays européens.

Cette politique s’harmonise à l’échelle du continent pour contrôler plus facilement les mouvements de population avec la complicité des pays d’où viennent les migrants. Ainsi, avec l’aide de l’Europe, de plus en plus de camps d’internement pour migrants sont directement érigés dans les pays de départ ou de transit, tels la Libye, la Mauritanie, la Turquie ou l’Ukraine.

Pourtant, malgré la volonté affichée de les en empêcher, des milliers de personnes décident chaque année, parfois au péril de leur vie, de quitter leurs proches et leur pays. Elles fuient la misère et la répression en quête de liberté et dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Le nombre des centres de rétention et autres prisons spéciales pour migrants augmente. Les durées de rétention s’allongent (notamment avec la directive européenne « retour »). Soulèvements et incendies se multiplient dans ces lieux d’enfermement.

De nombreuses révoltes ont été relayées. La solidarité prend plusieurs formes. Il ne s’agit pas seulement de « soutenir » les enfermés mais bien souvent de lutter à leur côté. La fermeture des frontières mène à la surexploitation d’« illégaux » dans nos pays riches qui elle-même participe à la dégradation des conditions de travail de tous. Lutter avec celles et ceux qu’on appelle « sans-papiers » c’est lutter contre nos propres conditions d’exploitation.

La solidarité avec ces révoltes (se battre pour la libération des inculpés, manifester devant les centres, recueillir des témoignages...) s’inscrit dans un ensemble plus large de pratiques qui ont pour but d’empêcher concrètement les expulsions (interventions contre les arrestations, au tribunal, à l’aéroport...) et plus largement de lutter pour la liberté de circulation et la fermeture des centres de rétention. Comment trouver des manières efficaces d’empêcher les expulsions, les arrestations, d’en finir avec ces centres ? Comment construire une solidarité offensive avec ces révoltes ? La réponse à ces questions varie selon le contexte légal et politique de chaque pays et la situation concrète des sans-papiers.

Rencontrons-nous pour discuter de nos pratiques, des problématiques qui traversent nos actions, et pour s’organiser ensemble au-delà des luttes locales.

À la Coordination des précaires et intermittents d’Ile-de-France : 14-16 quai de Charente, 75019, Paris. Métro Corentin Cariou, ligne 7.

Samedi 2 mai

Accueil à la Cip-IdF à partir de 10h

11h- Début des discussions

Présentation de chaque groupe par lui-même avec précisions sur le contexte politique et les pratiques propres à chacun selon les réalités locales. À chaque fois on essaiera de faire le lien entre les luttes à l’intérieur et à l’extérieur.

Problématiques liées aux modes de lutte actuels.

Dimanche 3 mai

11h-Discussions sur des perspectives de luttes communes et/ou coordonnées.

Contact : fermeturetention(at)yahoo.fr

Collectif de solidarité avec les inculpés de Vincennes, FTCR...

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