[ [ [ Pour construire la grève générale reconductible - Yannis Lehuédé

Construisons la grève générale reconductible pour exiger une autre politique si nous sommes des milliers à signer cette pétition, nous pouvons pousser les directions des principales centrales syndicales à prendre leurs responsabilités par rapport à leurs bases.

Les manifestations du 29 janvier, puis du 19 mars 2009 ont fait la preuve du mécontentement généralisé de la population face à la politique gouvernementale.

• Nous en avons assez de ces politiques du fatalisme qui volent au secours des financiers, tout en abdiquant devant les conséquences sociales de la crise et en se déclarant incapables d’en maîtriser les causes.
• Nous en avons assez de la casse méthodique et minutieuse des services publics et de tous les systèmes de protection sociale : hôpitaux, universités, écoles, justice de proximité, services sociaux, retraites, etc. Tous les secteurs sont mis au pas suivant les seules logiques de la précarisation des personnels et de la rentabilité, conséquences du désengagement de l’État et de l’ouverture progressive au marché.
• Nous en avons assez de nous sacrifier pour des multinationales qui profitent des aides de l’État, puis délocalisent pour continuer à faire plus de profits ailleurs.

Il n’y a pas de fatalité dans tout cela. Les richesses existent !
Agissons, organisons-nous et mobilisons-nous pour exiger l’instauration de nouvelles règles du jeu économique intégrant des éxigences sociales et environnementales qui puissent faire face à la profondeur de la crise mondiale du capitalisme ; des règles communes qui ne soient pas dictées par les intérêts des actionnaires, des fonds de pensions ou du grand patronat :

• Exigeons le maintien des services publics (éducation, santé, énergie, transports, rceherche, etc) en dehors du secteur marchand.
• Exigeons l’instauration d’une taxation sociale et environnementale sur les fonds spéculatifs et qui pénalise les produits ou entreprises ne respectant pas des standards sociaux et environnementaux stricts.
• Exigeons une redistribution plus équitable des richesses par le réhaussement des minima sociaux, l’augmentation des salaires et le renforcement d’une imposition progressive pesant sur les plus hauts revenus.

Dans un mouvement de grève générale massif, nous pourrons obtenir le paiement des jours de grève. Si nous sommes des millions, le gouvernement et le patronat ne pourront que céder à nos exigences. Les travailleurs de Guadeloupe nous ont ouvert la voie, en nous montrant que l’unité et la détermination était payantes.

Nous appelons tous les travailleurs à se lancer dans une GRÈVE GÉNÉRALE RECONDUCTIBLE, à partir du mardi 5 mai, si au 1er mai aucune de ces exigences n’a été satisfaite.

• Nous appelons tous les manifestants du 1er mai à brandir des pancartes pour appeler à cette grève générale.
• Nous appelons tous les syndicats à s’associer à cet appel.
• Nous appelons tous les travailleurs syndiqués à menacer de rendre leur carte si leur syndicat ne s’associe pas à cet appel.
• Nous appelons à l’ouverture d’états généraux nationaux, associant syndicats, partis politiques, représentants de la société civile et simples citoyens, afin de dessiner les contours d’une nouvelle politique nationale, européenne et internationale remettant l’humain au centre de l’économie.

Les ravages sociaux, écologiques et politiques du néolibéralisme mondialisé et la rapacité des marchés financiers ont conduit le capitalisme à la pire des crises. Mais faute d’alternative politique à ce régime d’exploitation et de misère, le capitalisme fera supporter aux peuples les frais de sa crise. Un autre type de société permettant l’émancipation individuelle et collective, la protection de la planète et une démocratie revivifiée est possible et nécessaire. C’est à nous toutes et tous de l’élaborer ensemble.

Puisque les principaux syndicats se montrent impuissants à peser dans la politique du pays, il est temps qu’un véritable mouvement se crée à partir de la base. La démocratie ne se limite pas à l’isoloir : elle se construit aussi dans la rue, sur nos lieux de travail et de vie, par tous les modes d’organisation et d’expression collectifs !

D’où provient l’appel de Grenoble ? D’un collectif d’universitaires en lutte, baptisé ¡M.A.R.R.E.! (Mobilisés pour une autre réforme de la recherche et de l’enseignement), convaincus qu’il est aberrant de vouloir répondre à la crise en persistant dans la politique qui en est la cause, et qu’il y a urgence à réagir contre une politique de destruction massive des services publics en général et de l’éducation en particulier, de la maternelle à l’université.

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