[ [ [ Construction de deux centres de rétention au Mesnil Amelot… - Yannis Lehuédé

La
“guerre aux sans-papiers” n’a pas de prix…

« Pas en notre nom, pas avec nos sous ! », écrit SôS-soutien
aux sans-papiers.

« Les caisses sont vides, dit Sarkozy.
Pourtant les caisses ne sont pas vides pour construire au
Mesnil-Amelot deux grands centres de rétention. »

Le 3 mars 2008 les travaux commencent pour un shon
de 16 310 m2 au total !

Il s’agirait de construire vingt-et-un bâtiments au
Mesnil-Amelot destinés à recevoir et à loger 240 personnes
“retenues” + 255 gendarmes...

Très curieusement, le donneur d’ordre de ce chantier est
le Ministère de la défense et des armées. S’agirait-il de la
guerre aux sans-papiers ?

L’explication de cette anomalie réside peut-être dans le
coût pharamineux de la construction envisagée :
34 085 760 euros H.T. ! À quoi s’ajouttent 9 626
344 euros H.T. au titre des “voieries et réseaux divers
et haute tension”... Soit plus de 43 700 000 euros au
total (plus de 286 millions de francs) !

Près de 2 700
euros du mètre carré (17 500 francs) !

Les frais de fonctionnement ne sont pas moindres, ne
serait-ce qu’en comptant les salaires des 255 gendarmes
 ! Le coût réel d’une expulsion est simplement inavouable.
Rappelons le nombre de places d’avions, sans
parler des avions spéciaux affretés, et à chaque fois le
personnel pléthorique relevant du ministère de
l’Intérieur ou de la Défense lorsqu’il s’agit de la gendarmerie.

Serait simplement incalculable le coût des instructions
générales données à la police et à la gendarmerie
de se consacrer prioritairement à la chasse aux sanspapiers.

Le fait que l’on ait fait appel au ministère de la Défense
pour un tel chantier devrait légitimement attirer l’attention
de la Cour des comptes, mais trahit surtout la violence
absolue de la politique mise en oeuvre.

Rappelons qu’on expulse ainsi bien souvent des personnes
qui travaillent – en fait indispensables au fonctionnement
collectif – et qui payent des charges sociales ou
des impôts – indispensables au payement des retraites,
entre autres.

Ainsi l’ordre xénophobe n’a pas de prix. La passion
raciste de l’État est sans limites. Mais il semble bien que
de surcroît, profitant de l’enthousiasme, certains marchés
puissent faire l’objet de brutale surfacturation.

Faut-il rappeler que tout cet argent manque à la sécurité
sociale et aux écoles ?

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